L'ARTISANAT
LE PATRIMOINE CULINAIRE
Un artisanat qui reste encore dynamique, même si certaines productions et certains métiers se sont éteints, (à cause de la production industrielle faisant perdre au patrimoine immatériel des savoir-faire qui auraient pu être sauvegardés.
On veut parler ici de la dinanderie qui n’est plus produite à Oujda mais provient de Fès ou de Marrakech, ou encore du métier de tonnelier qui fabriquait des fûts et des tonneaux en bois (bramliya) qui a complètement disparu avec l’invasion des objets en matière plastique. De même, la production de certains objets de poterie utilitaire s’est davantage convertie vers la vaisselle et l’objet décoratif, étant entendu que la poterie vernaculaire continue à être l’apanage des femmes dans les campagnes.
L'artisanat de l'Oriental est, à l'instar du reste du Maroc, et à des degrés plus ou moins importants, un artisanat «utilitaire» qui continue à produire des objets mobiliers, des outils et des ustensiles domestiques ou destinés au travail agricole, des vêtements et du tissage…
Le tissage et le travail de la laine restent vivaces, grâce à ces vastes étendues steppiques qui supportent un élevage de mouton prisé aussi bien pour la qualité de sa viande que pour sa laine qui permet aux « derraza » (tisserands, citadins le plus souvent) de continuer à produire des couvertures (bourabah) à la qualité certaine du fait de l’ancienneté de la tradition de son travail. Ce tissage permet encore aux femmes (souvent dans le cadre de coopératives et d’AGRD) aussi bien dans les campagnes que dans les villes, de produire des vêtements (jellaba, burnous…), ainsi que des tapis (zarbiya et hanbal) et des lhaf (matelas en tissus satinés aux couleurs unies vives, relativement minces, fourrés de laine) très prisés dans l’ameublement domestique moderne.
Tissage de Laine
Parmi les particularités de l’artisanat de l’Oriental, on se doit de signaler le travail de la vannerie polychrome qui utilise l’alfa (matière première spécifique à l’Oriental et à ses espaces steppiques) pour produire de belles midouna,couscoussiers, tbaq (corbeilles plates, souples à rebords courts et évasés pour préparer la semoule du couscous – taam ou du berkoukech-mhamsa) ainsi que d’autres ustensiles des campagnes de l’Oriental. Dans certaines parties de la Région, ces grains de semoule pour le couscous ou pour le berloukech sont préparés (avant la cuisson) et servis (après cuisson) dans de grands plats en bois.
Certaines productions artisanales sont essentiellement citadines et sont souvent le résultat d’influences venues de Fès à l’Ouest ou de Tlemcen à l’Est, villes hadar par excellence pour lesquelles Oujda a toujours constitué un relais et un réceptacle de valeurs à adapter et à transmettre. Nous citerons le travail de la broderie au fil d’or ou d’argent : c’est le travail du mejboud que réalisent aussi bien les femmes pour les costumes d’apparat que les hommes pour les selles et le harnachement des chevaux. D’ailleurs ce dernier travail est appelé-qualifié de tlemçani.